En Belgique, la vaccination contre la grippe A(H1N1) est vivement critiquée

Publié le par Bambou254



Source : http://www.lemonde.fr/planete/article/2009/10/19/en-belgique-la-vaccination-contre-la-grippe-a-h1n1-est-vivement-critiquee_1255770_3244.html



 

 

Bruxelles Correspondant

Le dossier de la grippe A(H1 N1) est désormais, en Belgique, entre les mains des juges. Une mobilisation contre la vaccination a, en effet, débouché sur une action en référé de centaines de personnes contre la ministre de la santé, Laurette Onkelinx (PS), il y a quelques jours. Un mouvement baptisé "Initiative citoyenne", qui affirme qu'il n'est pas opposé par principe aux vaccinations, soutient que les produits mis sur le marché n'ont pas été suffisamment expérimentés et que le grand public se voit refuser les informations "loyales, claires et équilibrées" indispensables.

 

Initiative citoyenne s'appuie sur une abondante littérature pour évoquer le danger des adjuvants aux vaccins, dont le squalène, inclus dans le vaccin commandé par les pouvoirs publics, le Pandemrix. Celui-ci contiendrait aussi, souligne leur avocat, Me Georges-Henri Beauthier, un composé foetotoxique - le thimérosal - et un produit potentiellement stérilisant, le polysorbate 80. Des craintes similaires ont été exprimées ces derniers jours aux Etats-Unis, où des personnels de santé de la ville de New York ont annoncé leur intention d'agir en justice contre une vaccination obligatoire.

"Vaccination ne signifie pas protection", estime le mouvement de citoyens, qui évoque le droit des patients, ainsi que des recommandations de l'Organisation mondiale de la santé et de la Cour européenne des droits de l'homme pour réclamer la suspension de la campagne de vaccination. Le tribunal de Bruxelles doit se prononcer dans quelques jours.

Cinq décès liés au virus A(H1N1) ont été recensés jusqu'ici en Belgique. Le dernier en date a été celui d'un homme de 43 ans, jeudi 15 octobre. La campagne de vaccination gratuite devait, en principe, débuter lundi 19 octobre dans le pays. Elle était censée commencer par les médecins et le personnel infirmier, et viser ensuite les publics jugés à risques : femmes enceintes, personnes qui gardent des enfants, enseignants, patients asthmatiques, cardiaques, diabétiques, etc.

Le refus des généralistes

Jeudi 15 octobre, le gouvernement a obtenu du Parlement les pouvoirs spéciaux qu'il réclamait et qui lui permettraient notamment de mobiliser le personnel nécessaire sans passer par la Chambre des députés en cas de crise grave liée à une épidémie de grippe. Une disposition, approuvée par la majorité et par l'opposition, a toutefois été introduite in extremis dans la loi. Elle prévoit que la vaccination ne sera obligatoire pour personne.

Initiative citoyenne estime que c'est une première victoire, mais n'entend pas s'arrêter là. Le mouvement est désormais appuyé par des médecins généralistes. Ces derniers, qui seront chargés de procéder à la vaccination, refusent d'enregistrer dans une base informatique officielle les données relatives à leurs patients, comme les y invite le ministère de la santé. Ils estiment que la confidentialité des données n'est pas garantie, ce que dément le cabinet de la ministre. Les pouvoirs publics affirment vouloir recenser rapidement les défauts éventuels de lots de vaccins et l'évolution du taux de vaccination de la population. Une rencontre entre les syndicats de médecins généralistes et Laurette Onkelinx doit avoir lieu prochainement.

 

 

Jean-Pierre Stroobants

 

 

 

 

 


Publié dans Actualité Santé

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