Pétition : arrêtez les expulsions vers Haïti pour 6 mois

Publié le 25 janvier 2010 par Bambou254

L’association Coreca, qui, dès hier, 12 janvier 2010, demandait un moratoire de six mois sur les expulsions de sans-papiers haïtiens vers leur pays d’origine a obtenu une première victoire puisque le 13 janvier au soir, le sous-préfet Renouf a annoncé que les poursuites et expulsions étaient suspendues. Les détenus haïtiens du centre de rétention de la Guadeloupe ont tous été remis en liberté. A une époque où le gouvernement n’hésite pas à renvoyer des Afghans dans leur pays en guerre, il faut saluer cette décision qui pour une fois est conforme aux valeurs de la France, de respect des droits humains.

Néanmoins, aucune garantie n’a été donnée quant à la durée de cette mesure. Haïti est dans un état tel qu’il faudra des mois voire des années pour que ce petit pays retrouve un semblant de vie normale, or, l’émotion de l’opinion publique risque de retomber sitôt que les médias passeront à autre chose et on peut craindre que dans deux semaines, les expulsions reprennent de plus belles.

On se souvient de l’indignation provoquée par l’arrestation en Guadeloupe et l’expulsion, en 2008, du petit Jephté, alors âgé de cinq ans, né sur le sol français (et y ayant toujours vécu), et de son père sans-papiers, tous deux arrêtés alors que père et fils étaient sortis acheter une paire de chaussures pour la rentrée de septembre. Celle-ci devait avoir lieu le lendemain, dans une école de Ste Rose. Ils ont été expulsés le jour-même et livrés à leur sort en Haïti, sans même un vêtement de rechange après le passage en août de deux premiers ouragans meurtriers et alors que le troisième, l’ouragan Hanna menaçait. Les citoyens de Guadeloupe ne veulent plus être associés à ce genre d’infamie !

Les autorités préfectorales doivent donc absolument clarifier leur position et présenter un document écrit dans lequel elles s’engagent à prolonger la suspension des expulsions d’Haïtiens pour une durée minimale de 6 mois. Il serait ignoble, indigne de la France, de renvoyer les gens dans cette détresse absolue.

Signer la pétition